bubulle a écrit:

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J'ai flippé jusqu'au petit matin, pour celle-là (la 27, "Petite mare non cartée en contrebas de la cote 166") car, posée à 20cm au-dessus de l'eau à un endroit qu'on ne pouvait raisonnablement atteindre qu'en marchant sur deux bosses de mousse qui dépassaient de quelques centimètres alors que la mare autour est profonde d'au moins 1 mètre....
Sauf que je l'ai posée le vendredi après-midi, comme toutes celles du début de parcours.
Et je me vois encore arriver à la 9, au bord de la Guyonne (avec une définition fort sournoise qui donnait l'impression qu'il fallait faire une navigation à l'azimuth depuis la route située au-dessus....alors qu'il fallait en fait reporter et l'atteindre depuis la 8....en longeant tout simplement le ruisseau du bord d'un champ entre les deux). Pour trouver une Guyonne en furie, profonde de 80cm à 1 mètre, avec un courant empêchant toute traversée dans la rivière.... J'ai du finir par sauter élégamment d'un bord à l'autre pour atteindre la rive de la balise (on oubliera un peu vite que ladite rive est globalement dans la propriété située au-dessus....)....démonter ma balise :
- mettre la clé qu'on porte autour du cou -pour pas la perdre ou l'oublier- dans le cadenas
- défaire le cadenas....attention à éviter que le boitier de pointage libéré ne tombe
- ne pas oublier le cadenas accroché à la clé parce que quand tu te relèves, il tombe par terre...ou dans le ruisseau
- le donner à ton coéquipier de l'autre côté de la rivière qui le met dans le sac de courses "Vive la Bretagne" (oui, j'ai honte)
- le tout en tenant fermement le boitier (ils nous sont prêtés par des clubs de CO et ça coûte un bras, ces trucs)
- récupérer le précieux boitier -->transfert au collègue de l'autre côté
- récupérer le câble en acier entortillé sur l'arbre --> direction la Bretagne
- détortiller cette foutue toile de CO qui s'est enroulée 352 fois sur elle-même avec le vent (foutue pince qui pendouille) -->zou, dans le sac à chouchen
Et là.....euh, comment je reviens sur l'autre rive ? Y'a une pente à 3000 degrés pour descendre à la rivière : si je saute, je glisse dans le torrent furieux. Pas moyen de longer la rivière, y'a des ronces partout.
Alors, bon, on trouve un tronc pas loin et on construit un pont.....heureusement qu'on est trois. Et on finit par rapatrier un Bubulle qui se voyait déjà camper sur la rive droite de la Guyonne toute la nuit avant que l'hélico de vienne le chercher.
Ah, oui, pendant ce temps, il tombe des cordes et ça souffle du Sud-Est en veux-tu en voilà.
Et là, pendant que tu remontes péniblement face au vent vers la 10 en coupant par un champ labouré (idée idiote) et en ramenant quelques tonnes de bonne glaise jaunasse collante de cette maudite "plaine des pylônes" (juste en-dessous du hameau du "Bout Crottu" fort bien nommé) sous les pompes. Là, tu te dis que ta balise 27 fort artistiquement posée il y a 30 heures couché sur un tronc au milieu de la mare, il va te falloir le masque et les palmes pour aller la chercher.
Et qu'en plus c'est pas la seule. Et là, vers 23h au milieu de ta plaine où il n'y a même pas de Gaulois, tu te dis que la nuit va être longue.
Eh bien, curieusement, 6 heures plus tard, sur les choses de 5h du matin, la balise 27 trône toujours fièrement sur son tronc au-dessus de l'eau. Bon, on a quand même mis 10 minutes à retrouver cette foutue mare, mais ça c'est bien fait pour moi, j'avais qu'à faire comme les coureurs et compter mes pas pour mesurer la distance, au lieu de juste compter sur ma mémoire pour retrouver "la mare en contrebas". Pourtant, je devrais le savoir qu'une "mare en contrebas à 20 mètres", c'est quand même vraiment pas pareil entre un vendredi après-midi certes gris mais fort clair et sans pluie sur un chemin mouillé mais juste un peu....et un samedimanche à 5h du matin quand on n'y voit pas à 5 mètres, qu'on nage dans de la bouillasse depuis 30 kilomètres (enfin, surtout les coureurs car, nous, on a une 306 transformée en bétaillère).
Mais la 27 était toujours là...et toutes les autres. Ou presque vu que le gros carré de ferraille de la 20 (posée au bord de la rigole de Montmort dans cette plaine de la mort avant le PC3 où vous fûtes accueilli par la meilleure bénévole du monde), eh bien ce gros carré de ferraille avait disparu à 4h du matin, ne laissant, vaillamment accroché sous la passerelle enjambant ladite rigole, que le beau boitier rouge de pointage. Et les coureurs du Raid 28 sont super forts car cela vous a suffi et vous l'avez toute pointée celle-là.
Bon, sauf l'équipe de Madame la Présidente et de Sonia, qui a du, dans un effort désespéré, tracer tout droit entre le PC2 et le PC3, en zappant les 18, 19 et 20, pour passer la BH à 4 minutes près (on a reconstitué cela ce matin en regardant les pointages avec Odile : bien joué, Caro et Sonia!).
Bon, j'ai un peu défloré le récit, mais rassurez-vous j'ai des tas d'autres bêtises à raconter.