Genève Marathon
Il aura la foi et les crocs pour encourager le don d’organe
Courir 42,195?km pour la bonne cause? Patrick Terrapon a choisi des chaussures de plage pour soutenir les enfants transplantés
Le cœur sur la main et le courage en bandoulière, il est toujours prêt à rendre service. Ancien président de la Société de gym de Veyrier, pompier, membre du comité du Maradon, du Téléthon et trésorier de l’association Le respect ça change la vie: Patrick Terrapon «vit pour les autres».
Le dernier coup de folie de ce bénévole XXL? Courir un marathon pour les enfants malades. Pour la bonne cause. «Il y a des gamins qui ont besoin d’organes et j’ai eu envie d’apporter une goutte d’eau dans la mer», remarque cet homme, qui est le premier à soutenir l’Unicef mais qui préfère aider des gens dans notre pays. A commencer par le Centre suisse des maladies du foie de l’enfant, qui abrite KidsETransplant, cette plate-forme multimédia 3D innovante et interactive. Elle permet à la famille d’un enfant transplanté ou avec une maladie hépatique un accès à son dossier médical par des outils ludiques, interactifs et éducatifs. Ce projet, créé par la Dr Valérie McLin et la Pr Barbara Wildhaber, est une innovation technologique importante et inédite en Europe, qui ne vit que par des dons privés.
200 enfants malades
«Il y a actuellement plus de 200 enfants malades du foie et leurs familles qui bénéficient de ce projet», explique Roxane Jaquier-Grant, project manager de KidsETransplant et amie de ce sportif hors pair prêt à avaler, ce dimanche, ces 42,195?km. Mais pas n’importe comment. Avec des crocs. Des chaussures de plage? «L’an dernier, j’ai participé à un semi-marathon entre Nice et Monaco, explique ce Genevois de 49?ans. Un couple de Français courrait avec ces sabots. Ils m’ont avoué qu’ils ne mettaient plus d’autres chaussures en course.» C’est depuis deux ans et demi que cet ex-footballeur s’est mis à la course à pied. «Entre des claquages et des déchirures dus au foot, je ne pouvais plus avancer. Je me suis soigné et mis à courir lors de ma rééducation.»
A ce jour, celui qui vaut 3?h?52’, à Vienne il y a moins d’un mois, comptabilise sept marathons sur son CV. «Mais seulement 28?km avec des crocs, se marre-t-il. Dans les bois, les escaliers, en montée, en descente et sur des pavés, c’était vraiment génial!» Si les vendeurs de chaussures de sport et son chiropraticien l’attendent au contour, il préfère en rire. «Je ne viens pas pour réussir un temps. A vrai dire, plus on sera sur le parcours, plus les gens découvriront mes crocs et les inscriptions sur nos t-shirts.»
C’est en compagnie de son «Maître» de Saint-Raphaël, Pierre Convert, plus de 130 marathons à son compteur (dont une vingtaine avec des crocs), qu’il va tenter de relever ce défi. «On nous prend pour des barjots, mais je vous assure qu’avec une semelle épaisse, c’est stable, léger et confortable. On se sent comme dans des pantoufles…» Le Français l’a convaincu.
Un don de 42,19 francs!
«Une personne m’a versé 42,19 francs, c’est un joli geste, symbolique», sourit Patrick Terrapon. «On a envie de récolter des millions pour les gamins, soupire-t-il. Mais notre but est surtout d’attirer l’attention des gens sur la transplantation afin qu’ils prennent des cartes de donneur.» Le bonheur, disait Gandhi, «c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles». 42,195?km en crocs pour les enfants? Ce sera écrit sur une banderole à l’arrivée. A votre bon cœur…
KidsETransplant
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