Kikourou.net

Petite question aux spécialistes des analyses de nos capacités physiques en course :
Hors crampes éventuelles, que se soit sur courses demi-fond ou bien trail moyen ou long (jusqu'à 10h pour l'instant), j'ai la capacité à vraiment accélérer dans le dernier km et piquer un vrai sprint sur les 400 derniers mètres.
Ca me permet essentiellement de faire la nique aux 10 "petits copains" qui généralement à ce stade sont devant moi en visu. - c'est donc essentiellement une question d'orgueil vu mes classements !!!

Par contre, j'en ai parlé à mon ancien entraineur de club qui me disait que c'est une capacité qui est loin d'être donné à tout le monde. J'ai toujours eu du mal à la croire.
Qu'en pensez vous?

Pour illustrer mon propos, sur la STL, en décembre dernier, j'accélère réellement au début du pont à l'arrivé et je sprint en sortant du dit pont jusqu'au bout. Ma sœur n'a pas pu me prendre en photo ... bien fait pour moi

Il y a deux points de vue. La 1ère, si tu arrives à sprinter à la fin d'une course, c'est que tu ne t'es pas donné assez avant (selon Dean Karnazes, courir ça doit faire un mal de chien et tu dois finir totalement hors d'haleine)
La 2ème, c'est qu'en effet tu as une aptitude physique ou mentale hors du commun. Les coureurs sont souvent cuit aux 3/4 de la course, alors ne leur parlez pas de sprinter dans les derniers 500m.
Perso je pense pour c'est la proximité de l'arrivée qui pour certains, boost le corps et le mental.
Comme toi, ça m'arrive dans toutes les courses de finir en trombe. Que ce soit un marathon, un 100 bornes, je finis tjrs au rupteur, même si j'ai plus rien dans le sac 100m avant de savoir que l'arrivée n'est pas loin. C'est une sorte de signature

Tu parles de la Saintélyon 2016. Regarde ici mon finish par rapport au reste de la course. Est-ce que tu as quelque chose de similaire ? Les sections où ma fréquence cardiaque descend à l'intensité i.1 correspondent aux zones où la frontale m'a manqué. Si tu examines mes autres courses, tu verras toutefois que je finis toujours au sprint... sauf peut-être à l'Ultra Race, où je parcours le dernier kilomètre à 12 km/h (et, peut-être, les derniers cent mètres à 14 km/h). J'ai souvenir d'avoir été limité alors par une certaine faiblesse musculaire que les 19 heures d'effort peuvent expliquer. Que cette capacité à sprinter en fin de course puisse ne pas être universelle me surprendrait, et je suis très curieux de comprendre pourquoi il en serait ainsi.

STL 2016 en effet, mais je ne prends pas ma fréquence cardiaque en course. Par contre, en terme d'accélération, en fin de course, ma courbe doit être proche de la tienne.
Je double 300 personnes sur les derniers 10 km d'après Livetrail. Mais bon, là c'est hors sprint dans le dernier kilo parce que j'en avais encore vraiment sous le pied sur les deux dernières heures. Ce qui - pour le coup - est loin d'être le cas à chaque fois (loin s'en faut).
Pour ce qui est de ce qu'il reste de forme après 19h de course, c'est encore de la science fiction pour moi
a ++

dfaisy a écrit:Il y a deux points de vue. La 1ère, si tu arrives à sprinter à la fin d'une course, c'est que tu ne t'es pas donné assez avant (selon Dean Karnazes, courir ça doit faire un mal de chien et tu dois finir totalement hors d'haleine)

+ 1
Moi quand je fais coach-de-ma-fille-qui-nage... on part tous les deux du principe que si elle a un "beau final" c'est qu'elle a mal couru

Personnellement, je suis tout à fait incapable de sprinter à la fin d'une course.
Au contraire, suite à un incident survenu ce WE a la fin d'un trail de 25 km, je pense que je vais au contraire m'efforce de ralentir progressivement en fin de course, voir de marcher.
Je m'explique : à l'arrivé de cette course, j'ai eu des vertiges, j'ai failli perdre connaissance. D'après mon médecin, ce malaise serait du à une baisse de tension consécutive à l'arrêt brusque de l'effort.
Donc, il vaudrait mieux ralentir progressivement pour éviter une telle baisse de tension et un malaise.
De toutes façons, à mon niveau, cela ne rime pas à grand chose de faire un sprint pour gagner une ou deux places alors que je suis de toutes façon dans la seconde moitié du classement...

L'autre solution c'est une fois la ligne d'arrivée franchie, continuer à marcher tranquillement au lieu de s'asseoir direct à même le sol comme fait un paquet de coureurs

superbauju a écrit:Je m'explique : à l'arrivé de cette course, j'ai eu des vertiges, j'ai failli perdre connaissance. D'après mon médecin, ce malaise serait du à une baisse de tension consécutive à l'arrêt brusque de l'effort.
Donc, il vaudrait mieux ralentir progressivement pour éviter une telle baisse de tension et un malaise.
De toutes façons, à mon niveau, cela ne rime pas à grand chose de faire un sprint pour gagner une ou deux places alors que je suis de toutes façon dans la seconde moitié du classement...

superbauju a écrit:De toutes façons, à mon niveau, cela ne rime pas à grand chose de faire un sprint pour gagner une ou deux places alors que je suis de toutes façon dans la seconde moitié du classement...

On est bien d'accord... à mon niveau c'est pareil. Mais bon, je ne peux m'empêcher d'essayer d'aller chercher le p'tit copain qui est 50 m devant à l'arrivé.

En ce qui me concerne, mon ordi interne intervient avant que je sois totalement dans le rouge sur une course. Je pense que ma prudence naturelle fait que j'en garde toujours sous le pied pour parer aux imprévus (c'est totalement inconscient). Donc il m'en reste toujours un peu.

Alors mon logiciel est différent En gestion de course, sur du long, le maitre mot c'est économie ! Et lorsque la fin arrive, le bridage n'agit plus, j'ai qu'une envie c'est de lâcher les chevaux. En plus ça me permet d'arriver plus rapidement au buffet de fin de course (ce qui est une réelle motivation)

Je pense que ça peut dépendre si on a un autre coureur en point de mire ou qu'on est ligne à ligne avec lui et que ça se tire la bourre. Dans ces situations, le mental prend la place des jambes et ordonne de finir devant.

Sur un 10 km, la première année j'ai sprinté parce que j'étais avec un autre gars mais l'année d'après la configuration était différente et je n'ai pas pu/voulu reproduire l'accélération de l'année précédente.

Sur un 15 km, je rattrapais deux gars qui étaient au coude à coude mais ils ont voulu en découdre et on tous les deux fini au sprint et je n'ai pas pu les accrocher.

Le mental joue beaucoup.
A mon niveau, sur du long/ultra, l'arrivée est souvent synonyme de délivrance pour le cerveau car on accompli/finalise qq chose qui nous a demandé pas mal de boulot en amont (prépa, sacrifices etc...). Pour cela je pense que le cerveau accepte mieux la douleur voire l'oublie un peu et "autorise" d'une certaine façon l'accélération, pour franchir les derniers hectomètres ou km.
Lors de mon dernier ultra mes 2 km les plus rapides étaient...les 2 derniers.

Le fait de se lancer dans ce dernier effort est aussi lié à la capacité de visualiser l'arrivée et donc de mieux estimer ce qu'il nous reste à faire ou à endurer. Et ça marche aussi dans l'autre sens :Combien de coureurs ont déjà eu les jambes coupées en pensant être arrivés et en voyant qu'il restait une boucle à parcourir...

alors moi, c'est différents.
Sur du court, je fais le maximum de ce que je peux, donc si je peux sprinter sur les 100 derniers metres je le fais...pas plus compliqué..
mais sur ultra, c'est complètement différent.
Il y a parfois les compagnons de course, avec qui on partage l'arrivée, et le sprint ne se pose pas.
et puis, a quoi bon sprinter sur 100 m? pour gagner quoi ? , 5 secondes sur 18h de course ?? au mieux ? au pire , une blessure un problème cardiaque ou autre...perso, le jeu n'en vaut pas la chandelle.

Donc perso, je ne sprinte pas , j'essaie juste de maintenir l'allure la plus rapide possible au moment donné...je dis pas que je n'accelere pas un peu si par contre quelqu'un essaie de me doubler lol

sinon, je pense que tout coureur (et c'est d’autant plus vrai que la course est longue et donc l'allure moyenne faible) est capable de sprinter sur la fin.