chococaro a écrit:MERCI ! C'est exactement pour ce genre de récit que j'ai lancé ce fil. Il y a tout et même s'il manque la fin, je me suis faite plaisir à l'imaginer. Quel chemin ont-ils pris ? Comment ont-ils été accueillis par leur super assistance ?
J'ai tremblé pour eux sur la traversée un peu "limite" du glacier et c'était sympa de voir Ogo autrement que sur son vélo.
Vivement que je puisse retrouver ce vallon de Bérard que j'aime tant !!!
En attendant, prenez soin de vous.
Arghhhh, non

, je passais juste par là vite fait ... et boum chococaro qui me balance du "Bérard" !!!
Bérard, Salenton, Diosaz, Col du Brévent ... mon "secret spot". Rien que d'évoquer cela, je plane.
Dire que j'ai découvert cet enchaînement par hasard. Allez tant qu'à clavioter, je raconte.
2012, premier trail ou truc du style : STL. 2013 : 1ère édition de l'Intégrale des Causses où je croise brièvement un certain mic31. 2014 : suite à un épisode style groszizipaschiche avec mon camarade Jef, je me retrouve inscrit à l'Endurance Trail. Pas d’échappatoire, il me faut sérieusement borner et D+er.
Je me cale donc un WE choc à Chamonix. Un coup de carte IGN, un coup de consultation des tracés de Vallée du trail et boum mon GPS se retrouve avec une trace Cham-Cham par Lac Blanc, Bérard, Salenton, Diosaz, refuge de Moëde, Arlevé, col du Brévent, Planpraz. Je connais alors bien la vallée de Cham et les parois autour, mais point l'envers des Aiguilles Rouges.
Au lieu de partir aux 1ères lueurs, c'est départ après grasse mat' et petit déj' massif. Mais bref ça avance gentiment jusqu'à embouquer la vallée de la Bérard. Et là bim, 1er choc. J'étions jamais venu. Magique. Style t'arrive chez les Elfes. Bérard en cascades enchâssée entre Oreb et Praz Torrent. Pas possible de traverser cela sans halte(s) ! Duilin, Eärendil, Celeborn et Galadriel, montrez-vous.
Pas le temps de se remettre du choc que bam au débouché du verrou de la tête Fessarde t'arrive dans la vallée glaciaire que c'est sûr qu'il y a encore des diplosaures ou du dinodaucus.
Superbe petit refuge de la Pierre à Bérard serti dans la roche et à baisser la tête pour taper du D+ de folaïe. Rafraîchissement aux ruisseaux qui glouglouttent sans se baisser vu que la paroi n'est jamais très loin du pif.
Vers la côte 2400, là où tu arrives sur la Lune avec les gros blocs rocheux, une maman chamois et son petit. Sans déc' ! Pas un bouquetin que dans les Aiguilles Rouges tu tapes dans un caillou et il en sort une bourriche. Non, non, le Rupicapra rupicapra authentique !!! Du coup je passe Salenton sous ecsta'.
Et là, reprends une louche de ouvre-les-yeux-en-grands : la vallée de la Diosaz, le pays des Hobbits. Tu t'attends à tomber sur un MoB aux pieds velus à tout moment.
Moyennant en quoi, t'arrives au refuge de Moëde avec l'après-midi bien entamée. "Bijour, z'auriez pas une chtite place ?". "Bah non" répond gentiment le jeune garçon préposé à l'accueil. Bon ben en route, c'est une histoire qui va se finir à la frontale ça. A peine le coin tourné que le jeune se pointe par une fenêtre pour me dire qu'ils vont me trouver un coin. Cool, sympa ça.
Je rentre donc et rencontre le maîtres des lieux, grands ours barbu qui m'accueille avec un "Vous préparez le TAR ?". A ce moment de ma misérable existence, le TAR ça ne me dit rien du tout. Mais la graine est semée et il ne va pas se passer longtemps avant que le TAR trouve sa place dans mon calendrier.
Bref, une bonne soupe, un plat de pâtes, une nuit improvisée (pas pris mon pyjama) et le lendemain matin c'est retour sur Cham, non sans avoir encore frémi en découvrant l'ubac lunaire du col du Brévent.
Six ans après, l'émotion de ces moments est encore gravée.