Comme au temps de la première Guerre du Golfe : "bonjour, ici votre envoyé du menton (pour ceux qui ont raté cette joyeuse époque il y avait beaucoup
d'envoyés du front...)".
Dans les démocraties, c'est pas la Chine, chacun fait comme il veut et dit ce qu'il pense; donc les réponses des différents gouvernements pourront être différentes, mais je crois que nulle part elles ne seront stupides, tout simplement on tiendra compte de contingences parfois différentes de façon non identiques.
La chose intéressante en Italie, c'est que LE truc que notent les observateurs (enfin ceux qui me plaisent...) c'est que grâce à cette crise
on redécouvre la compétence. Un n'est plus égal à un, l'opinion d'un vrai expert, compte plus que celle du pote au cousin du mec qui a fait un stage chez un brahmane, revient partout comme un leitmotiv :
ne vous fiez que des sources officielles! Dommage que cela n'existe pas aussi en temps de campagnes électorales
Du coup sur l'Italie, vous pouvez tout savoir grâce aux bons journaux, vous avez vos opinions, etc. mais je vais vous raconter mes premières courses depuis l’arrêt de la vie normale (comprendre depuis que tu ne vas plus acheter où tu veux, mais tu vas uniquement sur ta commune).
Superette de 4 caisses... 500 mètres de chez moi, peu de clients, rayons pleins; il y a qui remplit un caddy et qui prend 2 trucs avec ses mains; qui porte un masque et des gants et qui rien; des vieux et beaucoup de femmes (l'Italie...); on s’évite tous un peu, qui avec des sourires gênés, qui en évitant le contact des yeux; personne ne parle, on imagine tous les petits virus qui sortent des bouches et volent partout... et puis c'est le moment de la caisse. Tous à distance, personne ne râle, personne ne parle, voilà la différence c'est ça : les italiens ne sont plus des français avec le sourire, t'es plus dans une Provence où il pleut (= la Toscane), mais dans un endroit où il y a un fort malaise.
Et là j'ai tout mon temps pour voir ma caissière, ses mains gantées, son masque qui ne lui sert à rien (ceux classique de chirurgie : elle ne me contaminera pas, mais MOI je peux la contaminer elle)... j'ai eu mal à la tête pour elle : elle a au moins trois semaines pour penser, quand elle veut durant ses huit heures de boulot, qu'
elle est en première ligne dans un truc qu'elle ne comprend pas plus que moi, que son chef, que la direction de son entreprise... normalement elle dit un truc sympa à tout le monde, et vice versa, mais là?
Voili, voilou...
Sinon, bien évidemment, il faut éviter les contacts : pas éviter de sortir de chez soi; je suis en train de me repérer en marchant des circuits que je ne connaissais pas... le jour où les hôpitaux changent de métier, et que l'on m'opère mon hernie inguinale, je me remets à courir dans pleins de coins nouveaux