Salut,
j'interviens très peu -voir jamais !- sur ce forum, mais je souhaitais vous faire partager mon petit CR de l’Ultra-techni-trail de Tiranges, dit U3T 2009.
Je dépose ce CR ici car c'est une course trop peu connue et cependant extraordinaire !
bonne lecture..........
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Premier ultra de la saison pour ma pomme, et je dirais même premier ultra depuis mon abandon fin août au Grand Raid des Pyrénées. J’ai une petite appréhension avant ce trail non seulement parce qu’il me permet de renouer avec la compétition, mais surtout parce que je sais que mon niveau d’entraînement est loin d’être suffisant.
J’ai pas mal perdu de repères durant cette longue absence de courses et je me fixe donc des objectifs clairs que je tenterai de garder en mémoire tout au long de l’épreuve :
Tout d’abord un œil sur le classement 2008 [
http://trailtirangestour.free.fr/?do...t2008_65km.pdf ]
me permet de calibrer un objectif de temps : je pense pouvoir passer sous les 8h00, tout en respectant le second objectif, à savoir être capable de courir le lendemain si je le souhaite.
Ces deux règles, si je les respecte, me permettront de reprendre rapidement ma préparation à la Montagn’hard, que je trouve encore bien légère.
Arrivée la veille à Tiranges en pleine conférence sur l’alimentation pour le trail et l’ultra en général. C’était très intéressant et j’apprendrai, entre autre, que deux noix par jours suffisent à assurer un apport suffisant en oméga-3, même pour les sportifs. C’est donc décidé : je mangerai des noix tous les jours, plutôt que de les laisser pourrir dans mon garage
Retrouvaille avec quelques visages UFOesques connus, petites discussions à droite et à gauche avant de passer à la méga-pasta-party que tu sors de table l’estomac plombé pour une semaine. Mais comment font-ils pour nous gaver de toute cette nourriture par rapport au prix demandé ????? La crise n’a pas dû encore atteindre Tiranges !
Bien trop vite, il est l’heure d’aller faire dormir le bonhomme et chacun trouve une excuse bidon pour refuser la proposition de Guillaume [guitoune sur le forum] de terminer la soirée au « fuck’in blue boy », la fameuse boîte de nuit Tirangeoise où, paraît-il, un concours de ramassage de savon est organisé
Après un long conciliabule concernant le choix du dortoir (le gîte rural occupé par Sam et sa famille, venu en UFOmobile dont on aimerait des photos sur le forum ! ou la demeure familiale des beaux-parents de Guillaume, l’organisateur) nous voici donc 5 coureurs prêts à sombrer dans les bras de Morphée dans le salon surchauffé de la maison de Guillaume.
Sauf que le sommeil a bien du mal à venir : ça tousse, ça pète, ça ronfle et mon sac de couchage est un poil trop chaud, avec sa température de confort à -10°C , dans le salon à +35°C
Bref, à peine ai-je fermé un œil qu’il est déjà l’heure d’ouvrir l’autre ! Rapide déjeuner, mise en tenue UFO réglementaire et direction la ligne de départ, à 300 m de là.
La première chose à dire est qu’il n’y a pas foule. 55 coureurs sous les ordres du starter écoutent les dernières consignes de sécurité données par Guillaume. Enfin, le temps que tout le monde se positionne dans le sens du départ et derrière l’arche… et c’est parti.
Nous voici donc à l’assaut d’une petite montagne de 65 km, 3500 de D+, paraît-il, techniques. Voyons voir un peu ça…
Départ très très cool en compagnie d’une jolie brochette d’UFOs. Le premier kilomètre est couru à train de sénateurs refusant d’aller voter la loi Hadopi, sur un chemin plutôt plat, voire descendant, large, tranquille. C’est aux environs du 3ième kilomètre qu’on rentre un peu dans le vif du sujet. Première ascension courte mais sèche, sur un single track serpentant entre genêts et végétation verdoyante.
On amorce enfin une longue descente et on change soudain… d’Univers !
Très vite on comprend le sens du terme TECHNI dans le sigle U3T !
S’enchaîne une incomparable succession de sentiers étroits, traces de chevreuils, de blaireaux, de goulottes descendant ou montant droit dans la pente, le tout assaisonné de quelques panneaux aux titres évocateurs tels que « vous n’allez pas vous laissez impressionner par un petit faux-plat » alors qu’il faut les mains pour grimper, ou encore « vous avez payé pour être là ». Que d’humour ce Guillaume !
Nous voici donc dans un nouveau monde, en dévers, en descente, en montée, en pente très raide, sautillant de pierre en pierre, dérapant dans l’épaisse couche de feuilles mortes avec, pour seul horizon, les quelques dizaines de mètres que la forêt, dense, veut bien nous montrer. C’est l’enfer vert, le raid Amazonie ! Mon sens de l’orientation est soudain évaporé. Ca tourne, ça virvolte, ça s’en va et ça revient, ça remonte et ça redescend. Il n’y a pas deux mètres de plats. Il suffit de jeter un œil sur le profil pour s’en convaincre :
http://trailtirangestour.free.fr/?Profils
Je serais bien incapable de dire où nous sommes par rapport au départ, par rapport à Tiranges. Nous sommes perdus au cœur de vallons que l’on pense vastes mais dont on ne devine pas grand-chose tellement la végétation est épaisse. On sent que les sécateurs ont chauffé pour préparer le terrain aux coureurs. Les traces qu’on emprunte ne doivent être connues que de quelques chasseurs. Il faut une connaissance de la topographie des lieux extraordinaire pour être capable de proposer un tel parcours aux concurrents. C’est grandiose ! Je m’amuse comme un fou, tout en gardant à l’esprit mes deux objectifs. Je suis dans la course mais sans cesse un pied sur la pédale de frein, en pensant à bien m’économiser, rester calme et serein. Je prends un plaisir énorme. Je sens que la forme est là mais je n’en n’abuse pas.
Je profite d’une petite erreur de parcours de Michel Cercueil (michel_C) pour le rattraper. On fait un bon bout ensemble (ça devient une habitude !) et je finis par poursuivre mon bonhomme de chemin.
Je sais que devant, les coureurs sont trop loin pour faire l’effort d’aller les chercher. Je reste juste vigilant à respecter mon timing de moins de 8h00 en me disant que, peut-être finirai- je par rattraper Guitoune qui termine ici un enchaînement délirant : la traversée de Belledonne à ski le jeudi, une virée au Ventoux le samedi et l’U3T ce jour. Le bougre est sacrément en forme puisque qu’il ira chercher la 3ième place au scratch et, bien évidemment, je ne le rattraperai jamais .
Mais ça ne me pose aucun souci. Je profite du temps qui passe. J’entame tranquillement la dernière bosse en alternant marche et course. Un peu de Cyrano pour détendre les muscles alors qu’à l’horizon pointe le village de Tiranges.
Franchissement de la ligne d’arrivée dans le timing prévu, pas de douleurs exagérées à déplorer.
Il ne me reste qu’à féliciter tous les bénévoles et les organisateurs pour cette journée mémorable.
Tiranges, c’est un accueil en or, un parcours excellentissime préparé aux petits oignons par de vrais passionnés.
Comme je l’ai dit dans un autre message, en 2010, TOUS à TIRANGES !
Je me suis régalé, comme on dit dans le sud et j'ai respecté mes deux objectifs : moins de 8h00 et reprise d'un micro-footing lundi....
elle est pas belle, la vie ?
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Eric alais Coureursolitaires
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Ne craignez pas d'être lent, craignez juste d'être à l'arrêt.
Mieux vaut marcher dans la bonne direction que courir dans la mauvaise !
De la Vaseline partout où ça couine....