par mic31 » 11 Juin 2025, 11:40
Mon récit de 2024. Ca parle d'eau et de chaleur, donc ça peut encore être utile.
Grand Raid des Pyrénées - Tour du Néouvielle 43km 2400m+ (c'est long, mais j'aime écrire)
On le sait, je suis surtout entraîné pour les KV et les trails courts donc je me présente là pour vivre une belle balade, je sais que je serai loin des 6h30 réalisés en 2019.
Veille de course, un bout de reco après le Plat d’Adet, distribution de flyers des Citadelles, une petite bière car il fait chaud, retrait du dossard, et bon repas au toujours recommandable resto Pizza Pic.
J’ai bien dormi, court échauffement, et je me place bien au départ pour éviter les embouteillages avec 1600 coureurs inscrits.
Dès Vignec et les premières pentes, légères, je marche et trottine quand c’est plus plat. Je me fais passer par des dizaines de coureurs mais c’est sans importance.
Les quinze premiers kilomètres ne sont pas passionnants, des chemins et des pistes de ski, mais il faut bien étirer cet énorme peloton. Sans forcer, je dépasse beaucoup de monde dès que la pente devient raide, et ils repassent dès je lève le pied sur le plat et en descente.
Col de Portet, nombreux public, tout comme au ravito de Merlans où j’arrive en environ 2h30. Je recharge en eau, je bois de l’eau gazeuse, un bout de fromage et de jambon, ravito express.
C’est reparti en balcon au-dessus du lac de l’Oule. Je gère, je continue à me faire dépasser, je prends aussi le temps d’apprécier les paysages, les lacs, les sommets.
Refuge de Bastan et sa fontaine. Les initiés refont le plein ici. Il fait chaud alors je charge, 1,5 litre qui ne seront pas de trop pour les heures à venir.
Un peu de caillasse et la belle montée vers le col de Bastanet. Je suis toujours facile en montée, à l’économie le reste du temps. Une poignée de noix de cajou au col et je poursuis par le sentier transversal vers la Hourquette de Caderolles. Pas de tourisme là non plus, j’attaque prudemment la descente. Un peu raide et glissante au début, puis plus simple. Quelques chutes sans gravité devant moi, le terrain du GRP demande la plupart du temps de regarder où l’on pose les pieds. Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier la superbe vue sur les lacs et la Hourquette Nère.
Nous on bascule vers la descente en direction du lac de l’Oule. Là c’est technique, on n’avance pas vite. La chaleur est là, je m’arrose dès que l’on croise un torrent. Je bois beaucoup, je vais bien.
Remontée vers Merlans, je me fais aider par une spectatrice pour prendre ma troisième bouteille rangée dans le sac. Je bois toujours, et une fois encore je monte bien.
Arrivée à Merlans, un grand verre d’eau gazeuse, un d’eau claire, remplir les bidons, se mouiller nuque et visage encore une fois. Fromage, jambon, pas envie de coca, et c’est reparti.
Quelques mètres plus loin, un coureur plié en deux en train de vomir. Ambiance…
Nouvelle montée dynamique pour moi, c’est vraiment là que je suis bien. Pour le reste, entre prudence par rapport aux pierres qui trainent, genoux qui grincent un peu, et flemme de se défoncer, mon rythme est vraiment tranquille en marche rapide. Bon, celles et ceux qui me doublent ont quand même des formes athlétiques donc je ne dois pas être si mal au classement. N’empêche que cette large crête finale qui ne descend jamais puis descend trop d’un seul coup est assez pénible à parcourir.
Passage à Soulan, beaucoup se précipitent vers la fontaine. Boire encore, remplir les bidons, s’asperger. Il reste peu de kilomètres, mais il est environ 15 heures et le soleil tape fort.
La piste qui suit est facile, mais pour autant je ne suis pas rapide. Je trottine, je marche parfois, je m’arrose encore dès que je peux.
Les sentiers qui coupent la route, et puis Vignec, enfin. Plus que deux kilomètres, mais la fontaine m’appelle encore pour un dernier arrosage.
Un bout de route, le sentier qui longe la rivière, beaucoup de monde, de bravos. Succession de vagues d’émotion, mais les larmes qui ne sont pas loin ne sortiront pas.
Plus volontaire, j’aurais été sans problème vers les 7h30 envisagées, mais ce sera finalement 8h12 au chrono. Sans importance, j’ai fait la course que j’ai voulue, j’ai apprécié les paysages, je n’ai pas été mal, tout est passé sans douleur ni gêne.
Un petit ravito sans grande faim, un verre de Badoit et une compote. Il me reste encore à revenir à pied à St Lary, deux kilomètres environ avant de pouvoir me reposer.
Une fois arrivé ça se complique un peu, malgré la douche puis une sieste, je suis dans un état bizarre que je connais bien, sans doute un peu déshydraté (j’ai pourtant bu dans les cinq litres pendant la course). Je n’ai pas faim, envie de rien. Je me décide au bout d’un moment à aller à l’épicerie. L’Orangina bien frais me tente, comme un peu de rôti et un flanc pâtissier. J’arrive à manger, je bois beaucoup, et après une nuit de repos l’appétit reviendra en force. Sauvé.
Bon voilà, un GRP de plus au compteur. Je savais ce que j’allais trouver sur la course, donc je me suis régalé. La bonne surprise est que malgré le monde, finalement étalé sur plusieurs jours, j’ai pu rencontrer plein de têtes connues, on a pu discuter, se retrouver avec plaisir. Tout comme avec Michel et Simon, historiques organisateurs avec qui le courant passe toujours super bien.
Seul bémol, et tout le monde le sait à moins d’être aveugle, les t-shirts ne sont vraiment pas à la hauteur de l’évènement. C’est dommage car on aimerait en repartir avec un beau souvenir que l’on aurait plaisir à porter.
A part ça, je n’étais pas revenu là depuis un moment et c’était un vrai plaisir de le faire.