Tamiou a écrit: c'est qu'il faut avant tout améliorer ta capacité à tenir une longue distance (entraînement type marathon), une fois que tu auras acquis cela tu pourras t'améliorer sur du spécifique.
Je ne partage pas ton avis
Ce qui ne veut pas dire que je t'agresse ou que je ne le respecte pas
L'entraînement pour le trail n’est pas le même qualitativement parlant que pour une épreuve de route de même distance !
D'ailleurs voit-on un de nos braves kenyans "extraterrestres marathonien" en dessous des 2h05 au marathon sur des ski alpinisme l'hiver en se disant "hop là je me place en mode Kilian" ?
A l'inverse, le ski alp semble assez bien réussir à l'ami Jornet ....
Tout change !!
....Et pour une raison simplissime : le terrain de pratique n’est pas le même !!!!!!
Réaliser correctement le semi marathon de Paris sur le bitume va se faire avec une foulée à peu près régulière même si ici ou là la nécessité de s’accrocher à un groupe ou d’en rattraper un va exiger des allure variables ....
Ce sera une toute autre histoire pour un traileur qui va s’aligner sur la Diagonale du Fou , le Restonica Trail Corse ou la 6000D ...
Plus question d’envisager la sempiternelle foulée reconduite à l’identique !
La foulée devra se raccourcir en montée , prendre de l’amplitude sur les sentiers plat et peu techniques pour maintenir une allonge …. des descentes facile jouer "au aérien" en se concentrant au maximum sur des appuis dynamiques…. Et bien sur opter pour une foulée très courte et « incisive » dans les descentes très raides ...en pensant que ce sont sur les descentes que l’on va éliminer l’acidose … à condition de ne pas se la jouer en mode « blocage de la respiration" par une tension accrue sur la difficulté technique

Autant de variation de foulées … mais aussi autant de variation de fréquence cardiaque !
Ce qui ne veut pas dire que le travail de la capacité aérobie ne doit pas garder une place prépondérante ....mais en rester là serait très insuffisant !
Par ailleurs la préparation physique se constreuit avant tout sur un travail d'équilibre des filières travaillées , car il y a des transferts de l'une à l'autre .
On n'attend pas le dernier mot avant l'objectif de travailler l'optimisation de l'oxygénation des muscles lorsque l'on va se situer en zone proche de son seuil anaérobie
Pas plus que l'on ne va pas stopper toute travail de la capacité aérobie à 1 mois du même objectif ....
Une préparation physique est une harmonie et ne peut se décliner en "tranche de saucisson" si j'ose m'exprimer ainsi .
*********************
L'idée essentielle en amont de la préparation à un trail est de se dire :
"Quelles qualités je dois optimiser pour être performant en trail ? Et là pour faire très court 4 axes se dégagent :
1. une forte capacité aérobie bien sûr
>> toutes les séances dites longues ou sur le travail du seuil 1 aérobie
http://www.kikourou.net/forum/viewtopic.php?f=21&t=26151&p=556490&hilit=sortie+longue#p556490
2. la maîtrise et la résistance à la dérive lactique >> toutes les séances d'endurance de force et de puissance
>> renforcement musculaire spécifique indoor
>> travail du passage du pied sous la hanche en forte montée
>> séance de tractage etc ....
3. une forte capacité à mobiliser l'utilisation de l'oxygène >> toutes les séances mobilisant la cinétique d'O2 avec une maîtrise de la dérive de FC et de l'allure sur les phases de relâchement entre les fractionnés
http://www.kikourou.net/forum/viewtopic.php?f=21&t=262654. une agilité et une adresse dans les phases techniques de descentes toutes les séances "en conditions" en association ou non au travail de la casse de fibre
mais aussi le travail de proprioception
Tout cela ne constitue que quelques pistes très caricaturales bien sûr ...
Alain